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St-Just-Luzac : les descendants de résistants n'en peuvent plus

St-Just-Luzac : les descendants de résistants n'en peuvent plus

Jeudi 08 octobre 2020 à 07h11

actualite

Ils ont retiré un panneau rendant hommage à Jacques Jamain. Il est à quelques pas de la stèle en mémoire des résistants.

C'est un combat qui dure depuis déjà trois ans. Trois ans que la maire de Saint-Just-Luzac, Ghislaine Le Rocheleuil Bégu, a fait installer un panneau en hommage à Jacques Jamain. Problème, il se situait à quelques centimètres de la stèle en mémoire de 7 résistants, parachutés ici même en août 1943.

Les descendants de ces résistants ne comprennent pas pourquoi ce panneau a été installé à côté de la stèle. Ils ont réussi à le faire décaler de quelques mètres. Toujours insuffisant pour eux. "On pourrait croire que ce Jacques Jamain fût un résistant, alors que non", expliquent-ils.


Le fameux panneau de la discorde, rendant hommage à Jacques Jamais. (photo : P. Nouzarede - Demoiselle FM)

En précisant qu'ils n'ont rien contre Jacques Jamain, qui avait 3 ans en 1943. Ce dernier, décédé en 2017, était le président du groupe de Rochefort de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes. Mais en aucun cas il a été un résistant parachuté de la seconde Guerre Mondiale.


Aucun dialogue possible

Un collectif s'est monté, dans le but de discuter avec les élus locaux et notamment la maire de la commune. "Ghislaine Le Rocheleuil Bégu ne nous écoute pas", déplorent les membres du collectif.


La stèle rendant hommage aux résistants fusillés, à quelques mètres du panneau. (photo : P. Nouzarede - Demoiselle FM)

Ils ont donc décidé de retirer le panneau par leurs propres moyens ce mercredi après-midi. Ils l'ont même emballé, pour en faire un colis. "Nous allons l'envoyer au président Emmanuel Macron. Peut-être que lui nous écoutera", grognent les descendants.


Colère et émotion

"C'est une horreur"
. Nicole est fille de résistant. Elle se souvient de l'arrestation de son père par le régime nazi, peu de temps après les parachutages auxquels il a participé en août 1943. "La gestapo est venue chez nous pour embarquer mon père", ajoute-t-elle.


Marie-Thérèse (1er plan) et Nicole (2è plan), avec la photo de leur père respectif autour du cou. (photo : P. Nouzarede - Demoiselle FM)

La gestapo, Marie-Thérèse s'en souvient aussi. Elle n'avait que 9 ans. Mais elle se rappelle parfaitement de l'arrestation de son père. "Un soldat nous a remis les vêtements de mon papa. Des vêtements remplis de sang, dans lesquels on trouvait des morceaux de chair". Difficile pour elle de cacher son émotion.


Le souvenir et la mémoire comme seules armes

Le collectif rassemble une quinzaine de personnes. Des enfants, des petits-enfants, des amis,... Aujourd'hui, tous se battent pour la mémoire de leurs parents, grands-parents ou connaissances. Ils espèrent une réponse du président de la République.


Robert Duc, avec la photo de son père, Élie, résistant et fusillé en 1943. (photo : P. Nouzarede - Demoiselle FM)

Le collectif nous a fait savoir qu'un livre et une bande-dessinée étaient en cours de préparation pour retracer l'histoire des parachutages de résistants en août 1943. Pour retracer aussi le courage dont ont fait preuve leurs descendants pour obtenir gain de cause.

La vidéo du moment où le collectif "emballe" le panneau :

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