Les habitants et la mairie sont opposés à l'installation par l'opérateur Free. Ils ont un mince espoir de la faire décaler.

L’antenne-relais 5G est bien installée à Breuil-Magné. Le dossier dure depuis des mois, mais Free a bien remporté une première bataille. Ce jeudi 31 août, le pylône de 52 mètres de haut a été posé à moins de 50 mètres des premières habitations dans la Zone de La Fontaine. Et ce malgré l’action en justice par la mairie, en désaccord avec cette implantation. Reportage, Paul Nouzarede, aux côtés des opposants :

Certains automobilistes s’arrêtent le long de la route, ébahis devant la hauteur du pylône. Le constat est terrible pour Renaud Poitier, le président du CADBM, le Collectif Associatif de Défense de Breuil-Magné. "On va tout tenter pour une mutualisation, voire un déplacement du pylône car l'opérateur a huit antennes-relais sur le secteur", s'insurge-t-il. (©photo : Demoiselle FM - P. Nouzarede)

L’opérateur a la législation de son côté. Au moment de finaliser son dossier, Free n’a pas eu besoin de déposer un permis de construire pour installer cette mono-antenne. Une simple déclaration de travaux a suffi. La municipalité a tout de même émis un avis défavorable et saisi le tribunal administratif pour réclamer un permis de construire. La maire de Breuil-Magné, Patricia François, ne lâche pas l’affaire. "On ne sait toujours pas pourquoi Free n'a pas pu mutualiser, et nous n'avons pas pu nous rencontrer", peste-t-elle.

Des conséquences lourdes pour les habitants

Pour les habitants, c’est le “double, voire triple effet kiss cool”. La pollution visuelle dans un premier temps, l’éventuel risque lié aux ondes, mais aussi les conséquences sur la valeur de leur maison. Et ça, Delphine Bolou l’a bien compris. Cette mandataire immobilière habite Breuil-Magné et fait partie du collectif. "Il peut y avoir une dévaluation des biens. Jusqu'à 50% selon moi", précise-t-elle.

Le dossier doit encore être jugé sur le fond, notamment sur un éventuel problème de lieu d’implantation dans cette zone classée Natura 2000. Aucune décision n’est attendue avant la fin de l’année. Il y a donc encore un espoir. Par ailleurs, la commune tente d’obtenir un rendez-vous avec l’opérateur par le biais des députés et sénateurs. Un accord oral, pour l’instant, a été obtenu. Breuil-Magné attend un peu plus de concret. 

Article posté par Paul Nouzarede