Eurovia, filiale de Vinci, souhaite construire une centrale de bitume démontable pour fabriquer du béton et ainsi refaire la chaussée de l'autoroute entre Saintes et Pons, mais Pierre Maudoux, élu d'opposition, estime qu'il y a des risques de pollution.

Une centrale de bitume sème le trouble à Saintes. Le sujet a été évoqué en conseil municipal ce jeudi 6 février. La ville devait émettre un avis consultatif sur le projet de centrale à bitume mené par Eurovia, filiale de Vinci. La structure mobile devrait être construite dans la zone des Charriers. Environ 50 000 tonnes de béton doivent y être produites pour entretenir les 48 kilomètres de chaussées entre Saintes et Pons. (©photo d'illustration)

Seulement voilà, l’élu d’opposition Pierre Maudoux a travaillé son sujet. Il assure que le bâtiment présenterait plusieurs risques : d’explosion ou d’incendie, mais surtout de pollution sur la source de Lucérat qui alimente 55 000 personnes en eau potable. "Les risques sont majeurs car c'est un site sensible. Il peut y avoir des risques d'infiltration sur la source. L'activité peut aussi générer des poussières, mais Vinci estime qu'il n'y a pas besoin de mesurer et contrôler ces rejets", s'insurge Pierre Maudoux, qui a lancé une pétition.

Vinci tente de rassurer

Pierre Maudoux a semble-t-il convaincu le conseil municipal. La majorité n’a pas voté pour mais s’est abstenue, tandis que l’opposition a voté contre. Au final, la ville n’est que consultée, au même titre que les communes de Chermignac et Thénac, car c’est bien le préfet de Charente-Maritime qui devra trancher sur la question.

De son côté, Vinci assure qu’il n’y a pas de risque avec cette centrale de bitume mobile. Elle devrait donc être installée pour deux mois à compter de mars. Ce genre de structure est régulièrement montée et démontée. "L'installation est soumise à des règlementations bien précises. Nous avons obtenu l'autorisation d'aménager cette zone des Charriers pour y construire une plateforme dans le but d'y placer une centrale de bitume", précise Xavier Rivière, responsable du pôle chaussée à Vinci autoroutes. Les travaux de la centrale pourraient donc débuter dès l’accord du préfet.